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Les Invisibles (2018-2023)

 

 

Les Icares, les Frontières, les Baluchons, les Trêves, les Ma Maisons est carton et les Empaquetés.

Baluchons, Trêves, Ma maison est en carton, Immergés...

Ces personnages, je les porte en moi depuis l'enfance car depuis toute petite, lorsque j'allais à Paris voir mes grands-parents cela m'impressionnait beaucoup d'apercevoir dans la rue ces personnes, adultes et enfants, faire la manche à même le sol. Aujourd'hui, ils sont de plus en plus nombreux, nés en France ou ailleurs à vivre, et même à survivre dans nos villes, nos campagnes en ayant soufferts pour en arriver là.

Je ressens toujours une grande tristesse lorsque je les aperçois car j'imagine leur solitude, leurs peurs et l'ignorance de certains qui ne font que passer sans les voir, sans vouloir les voir... Comme si ils n'étaient pas là, comme si ils étaient invisibles.

Il m'aura fallu plus de trente ans et un enfant pour qu'ils puissent enfin sortir de moi sous les traits de personnages d'argile, acculés de baluchons en textile et plastique, trouvant abri sous des cabanes de carton ou de précieuses couvertures, ou encore se reposants aux fonds des mers...

C'est pour le moment, la seule manière que j'ai trouvé pour dire qu'ils sont bien là, présents, vivants comme ils peuvent tout près de nous et tenter de les rendre visibles.

Baluchons, My house is made of cardboard, Immersed...
I've carried these characters with me since childhood, because ever since I was a little girl, when I went to Paris to visit my grandparents, I'd be impressed to see these people, adults and children, begging on the street. Today, there are more and more of them, born in France or elsewhere, living and even surviving in our towns and cities, our countryside having suffered to get there.
I always feel a great sadness when I see them, because I imagine their loneliness, their fears and the ignorance of some people who just pass by without seeing them, without wanting to see them... As if they weren't there, as if they were invisible.
It took me more than thirty years and a child for them to finally emerge from me in the guise of clay figures, huddled in textile and plastic bundles, finding shelter under cardboard huts or precious blankets, or resting at the bottom of the sea...
For the moment, it's the only way I've found to say that they are there, present, alive as they can, close to us, and to try to make them visible.

Les Immergés

Il y a quelques années une image habitait mon esprit... Celle de corps allongés au fond des mers.

En 2018, avec l'exposition «comme une bernique...» réalisée en commun avec Sandrine Péron, cette image a pu se matérialiser en prenant la forme de personnages que j'imaginais immergés. Posés là, sur les fonds marins.

Et tels des épaves, ces corps silencieux reprenaient vie en hébergeant la faune et la flore marine.

Ils devenaient alors sources de vie.

A few years ago, I had an image in my mind... That of bodies lying at the bottom of the sea.
In 2018, with the exhibition ‘Comme une bernique...’, created jointly with Sandrine Péron, this image materialised in the form of figures that I imagined submerged. Lying there on the seabed.
And like shipwrecks, these silent bodies would come to life again, harbouring marine flora and fauna.
They became sources of life.

Les invisibles, monotypes / one-design

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